10 mois. À Paris. Pour voir si Paris bat toujours la mesure. Et comment elle battra la mesure de mes émois. Pour voir quelle chanson s'envolera dans le ciel de Paris. Pour voir si Paris s'éveille à 5 heures. Pour voir si je saurai écrire sur Paris sans chansons.

Monday, April 10, 2006

Brèves parisiennes

La grève, la grève, c’est pô une raison pour rien faire!

Au moment où s’enchaînent ces mots, on a annoncé le retrait du CPE, cause de tant de discordes depuis deux mois en France. Le CPE est mort! Mais ne sortez pas les tambours et les trompettes tout de suite, il n’y a rien de réjouissant! L’annonce est un soulagement, mais on ne fête pas tant que prévu. On râle encore contre plein de trucs. Comme quoi, ils trouvent toujours le moyen de râler.

Quoiqu’il en soit, j’étais rivé sur TF1 ce soir et c’est avec un certain plaisir que j’ai écouté le premier ministre Dominique de Villepin, l’homme qui a déclenché la vague de mécontentement, faire le constat des événements. Constat de son échec? Non pas du tout! Par un ballet gracieux de mots habilement choisis, il a essayé de sortir de cette crise la tête haute. C’était beau à entendre. Les Français parlent bien, toujours un peu trop, mais bien.


Blocage le dernier jour de tournage... Finalement, on a pu tourné!




La grève, la grève, c’est pô une raison pour pas tourner!

Avant le tournage, le cœur n’y était pas du tout. Je n’étais pas très emballé par l’idée de tourner les trois courts-métrages élaborés depuis le mois d’octobre, ni motivé, ni enthousiaste, ni excité. Les deux premiers jours de tournage ont été pénibles. Ça m’inspirait des idées malsaines et tordues. Comme celle de saccager le décor en entier. Comme celle de provoquer une maladie chez l’actrice. Quand les projecteurs disjonctaient, j’espérais que la panne dure toute la journée et retarde tout le tournage. En fait, je n’avais pas le goût de tourner mon court-métrage, le troisième. Je n’y croyais plus.

Heureusement, j’avais l’équipe son qui me « backait » et qui me donnait de délicieux moments de plaisir. Ce plaisir s’est accentué pendant les 3 derniers jours de tournage et finalement en bout de piste, j’ai adoré mon expérience. J’ai donc assuré le travail de la perche, Ingrid et Alonso s’occupant du contrôle sonore sous la direction de l’ingénieur son Philippe Lecocq (pornstar de profession selon les rumeurs). Ingrid, c’est la fille qui aime rigoler et Alonso, c’est l’espagnol-hypocondriaque-baragouinant-un-français-pas-possible-qui-rigole-très-facilement. Philippe, c’est un raconteux d’histoires et un rigolo aussi. Nous étions donc 4 rigolos à travailler en rigolant. Parfait!

Je me souviendrai de ce festival de l’humour québécois. Je me suis surpris à improviser plein de délires avec le micro! Et le truc, c’est que ça faisait rire le monde…! Moi drôle? Ah bon…
Je me souviendrai de l’ambiance enfumée de la salle de régie avant, pendant et après le tournage…
Je me souviendrai d’Émiline, l’actrice, une fille généreuse, attentive et rieuse.
Je me souviendrai des Espagnols qui ont drôlement animé l’ambiance.
Je me souviendrai… ça fait « album de finissants » non, comme anaphore?
Je me souviendrai de l’attente interminable entre chaque prise. Et du soulagement quand mes bras pouvaient déposer la perche et se reposer.
Je me souviendrai de cette dernière journée de tournage qui a failli être compromise par le blocage de la fac. Plus tard dans la journée, une alarme de feu s’est déclenchée, mais nous, la dizaine de gens impliqués dans le film, nous sommes restés enfermés dans le studio!
Je me souviendrai de cette semaine de tournage parce que ça m’a permis de mieux connaître ces visages que je côtoyais depuis octobre. Le rapprochement se fait un peu sur le tard, mais bon…

à travers l'objectif

L'équipe son : Alonso, Ingrid, Philippe et moi!

Pause. Tout le monde est là?




Défonsdé

14 heures de défonce… Ça fait perdre les contacts avec la réalité… C’était samedi (ou vendredi?) je crois. Oui c’est ça. Samedi, c’était bien… Le terme « défonsdé » est peut-être exagéré, mais j’aime bien le dire.

De l’appartement d’Erwan où on s’est maté un James Bond sur écran géant à la salle de billard, de l’appartement de Marie-Ève où on a fêté son anniversaire à la chambre sur le toit de Dave où on a finit la soirée, c’était l’ivresse et la légèreté sans arrêt. Y-a-t-il quelque chose de mal à faire ces trips juvéniles? Hum, si, un peu. Mais c’est tellement agréable!

C’est donc la belle vie à Paris. Ce genre de belle vie qui te rappelle avec un sourire malicieux ces errances que tu employais quotidiennement à chercher l’été dernier avec ton meilleur pote. Salut Benito!



Deux soirées de file à galérer pour du tabac.


Samedi, c’était dans le 13e arrondissement, métro Glacière. Après 20h, les tabacs sont fermés… Le lendemain, j’ai fait le tour du rond point de l’Arc de Triomphe, déambulé sur les Champs Élysées un bon 20 minutes avant de trouver un tabac… Ah cette dépendance qui n’en est pas une du tout!



Le temps étrange

J’ai perdu mon quotidien depuis quelques semaines. En fait, depuis mon voyage à Barcelone, je ne me suis pas engrené dans un quotidien prévisible. Et depuis quelques jours, la notion de quotidien semble très loin, évaporée dans la nouvelle chaleur du printemps en attendant le retour des classes. Depuis 4 jours, je ne dors pas chez moi, alors que j’en ai le choix. Ma mère n’aimerait pas entendre ces choses là! Elle me traiterait de dévergondé, de débauché, de traîneux de rue… Ah! N’est-ce pas ce que je suis?

Traîner de lit en lit et de sofa en matelas gonflable change toutefois cette notion de quotidien. Le temps devient étrange et on doit se mêler aux habitudes des hôtes. Par exemple, les enfumeries matinales et paresse tardive chez Fred ou les discussions et discussions jusqu’aux ptites heures chez Dave. Tout ça te fait coucher tard et te fait réveiller avec des souvenirs intermittents…

En attendant, je me demande pourquoi est-ce que je paie toujours un loyer. Dans deux jours, je pars en Angleterre pour deux semaines… En tout, j’aurai dormi 10 jours dans le dernier mois…



Entre deux concerts québécois, Émilie.

Mercredi soir, j’irai voir Ariane Moffatt. Le lendemain, je serai dans le Sheffield d’Émilie. Deux semaines plus tard, en revenant d’Amsterdam, je serai au Café de la Danse de Paris pour écouter Pierre Lapointe. D’où le titre de cette brève parisienne : « Entre deux concerts québécois, Émilie. »



Le Québec, l’eldorado français.

Ça n’arrête plus, ces éloges des Français, chaque fois que je leur dis que je viens du Québec… J’en reparlerai de cette analogie entre la pêche québécoise et la noix de coco française, de ces rapports avec l’amitié, de cette façon qu’ont les Français de s’exprimer, Ouais… Ouais… j’en aurai vite l’occasion puisque la fin du voyage arrive à grands pas. Et qui dit fin de voyage dit mot de la fin.

Dans quelques semaines, je traverserai ce tunnel menant à l'avion... Montréal.




Montréal, t'es tellement belle que j'hallucine...

« La ville est dans l’homme comme l’arbre dans l’oiseau qui s’envole. »

De la ville-terminal d’Ariane Moffatt à la ville qui gèle à –40ºC de Malajube, en passant par l’anglophone des Stills.

Ces chansons forment la bande sonore des derniers jours. Il y a une nostalgie et une hâte de cette ville qui m’habitent corps et âme de ce temps-ci. L’idée de retrouver mes amis sur une terrasse d’une cour arrière en plein été autour d’un BBQ et de beaucoup de bières m’enivre. Comme l’idée d’être sur le Mont-Royal un dimanche après-midi et de libérer mes sens au rythme des tams-tams. Revoir Lau et Benito, LP, Phil, Véro et Dydy, Marie et Xavier, Jeanne-Marie, Xavier et Thomas… et plein d’autres…

Soupirs…



Poésie dans le métro.

« Quand le printemps dessine la Seine
Il capture le mystère et la grâce
Alors Paris s’habille de lumière
Livre ses épices et ses chants de toutes couleurs »

C’est vraiment le printemps à Paris.

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