10 mois. À Paris. Pour voir si Paris bat toujours la mesure. Et comment elle battra la mesure de mes émois. Pour voir quelle chanson s'envolera dans le ciel de Paris. Pour voir si Paris s'éveille à 5 heures. Pour voir si je saurai écrire sur Paris sans chansons.

Sunday, November 27, 2005

Boulimie cinéphilique

Manger des films.

Je suis en train de vivre quelque chose d’éphémère dans ma vie.
Quelque chose qui ne se répétera vraisemblablement pas le reste de ma vie.

Au rythme où vont les choses, j’aurai vu plus de 300 films à Paris.
Ça ne fera pas de moi un cinéphile extraordinaire. Je ne deviendrai sûrement pas meilleur critique à cause de ça. Il faudrait que j’écrive beaucoup plus pour en arriver là.

Non. Ce sera juste une année pendant laquelle j’ai pu me plonger vivement dans ma passion pour le cinéma. Ça ne se reproduira plus. Jamais plus, je pourrai voir autant de films dans autant de salles de cinémas.

J’en mange et j’en mange, sans m’arrêter, avec excès. Rarement, je m’arrête pour réfléchir (analyser) profondément sur les thèmes d’un film, sur son esthétisme, sa réalisation ou ses acteurs. J’ai un ressentiment évidemment après chaque film, mais je pense déjà aux autres possibilités de séances dans un autre cinéma dans l’heure qui suit.

En gober autant peut valoir la peine. On peut tomber sur de moments sublimes qui fera oublier tous les autres « insignifiances ». Comme Paths of glory de Kubrick, comme Ascenseur pour l’Échafaud de Malle, comme Broken Flowers de Jarmusch, comme Les 400 coups de Truffaut, comme Wallace et Grommit de Park.

J’ai déjà visité une douzaine d’endroits où on peut voir un film. Ça paraît beaucoup, mais, en fait, il m’en reste encore d’autres (beaucoup d’autres) à visiter. Paris abrite d’innombrables salles de cinémas, tant multiplexes que unisalle. Je suis fasciné par la chance que j’ai de m’asseoir dans de si belles places pour écouter un film.

La Pagode, un cinéma dans une ancienne pagode bouddhiste où la superbe salle est inclinée vers son milieu.
Le Max Linder Panoramique avec son écran géant dans une salle de 1912 et ses trois étages de sièges comme à l’opéra.
Les MK2 Quai de Seine-Loire situés d’un bord de l’autre d’un canal dont on peut traverser par un bateau.
Le Cinéma des Cinéastes à quelques rues de chez moi qui présente des cycles merveilleusement choisis.

Ces salles me font oublier ceux-ci. (J’en garde tout de même de bons souvenirs qui me feront sourire plus tard.)

Mon petit écran d’ordinateur portable et mon canapé en bois inconfortable.
Les chaises de plastiques (l’item chez Location Gervais serait titré « Fauteuil de bureau avec bras ») devant un téléviseur et un casque d’écoute à la vidéothèque de la fac.
Le Pathé Wepler à côté du métro et ses canons souvent décevants, sans parler des nombreuses fois où on est souvent dérangé pendant la projection.

Je m’imagine à Montréal maintenant. Courir 300 films à travers la ville dans une trentaine d’endroits pendant une année. 1) C’est beaucoup 300 films. 2) Il n’y a pas trente endroits à Montréal qui vaille la peine d’être visité. 3) Je n’aurai plus jamais autant de temps et de prétextes comme j’en ai ici à Paris. 4) À Montréal, je serai ailleurs qu’au cinéma. J’ai mes amis, ma chambre, les nuits de Montréal et Internet.
Tout de même, Montréal aura toujours le dessus sur Paris malgré tout le charme parisien. À Montréal, j’ai la possibilité de voir des films québécois. Et quoiqu’on dise de bien et de mal sur le cinéma québécois, il restera que c’est avec ce cinéma que j’ai grandi et que c’est par ce cinéma que je vais continuer de grandir. C’est la meilleure fenêtre par laquelle je découvre le monde qui m’entoure.

1 Comments:

Blogger Paul Tom / paulshtom@gmail.com said...

Merci Domnique pour l'info du resto. J'irai pour sûr.

Un jour, j'irai au studio 28, mais pour l'instant je ne vais que dans les salles où on accepte le Pass MK2 gaumont...

3:13 PM

 

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