Un après-midi en banlieue
Une voix qui annonce « Dans l’allée 14, section charcuterie, on vous offre des items à 2€. Ils se vendent d’habitude 15€. » Des dizaines et dizaines de gens qui accourent vers l’endroit, se « garochant » ainsi sur les produits. Des bibelots (des portes-poussières quant à moi), des contenants en verre avec des herbes qui flottent dans un quelconque liquide, des savons parfumés à je ne sais quel trop flagrance. Des gens qui jouent du coude pour s’emparer aveuglement d’une de ces cochoncetés à rabais.
À la sortie du supermarchés, un rouleau libre-service de papier d’emballage pour cadeaux. C’est gratuit, alors les gens ne s’en privent pas. Même ceux qui ont déjà dans leurs paniers une dizaine de rouleaux achetés à rabais plus tôt.
Le quotidien me fait oublier tous ces détails qui font que je ne suis pas à Montréal, que je suis à Paris, en France. Bien sûr, je remarque souvent plein de choses inusitées, mais si je ne les inscris pas quelque part sur un bout de papier, elles s’intègrent trop rapidement dans mon quotidien et elles me paraissent banales.
C’est très difficile de dire comme ça qu’est-ce qu’il y a de si différent à Paris, en France…
Alors quand je me retrouve dans des endroits comme le supermarché Leclerc à Osny, banlieue nord-ouest de Paris, c’est encore plus difficile. Ce n’est pas si différent qu’à Montréal ou ailleurs dans le monde occidental.
Leclerc, c’est lorsque Lowblaws croise Walmart, Canadian Tire et Croteau. C’est aussi des gens, beaucoup de gens, trop de gens qui consomment démesurément. J’en fais sûrement partie comme un peu tout le monde, mais ça fait toujours mal quand on le constate.
J’étais avec ma tante, mon oncle et mes trois cousins. (Je dis tante, oncle et cousins, mais ce n’est pas exact. C’est la cousine de ma mère. Alors si quelqu’un peut me dire comment je dois le dire, faut m’en faire part.) Chaque fin de semaine, ou presque, ils prennent la voiture, vont de supermarchés à hypermarchés, de carrefours de boutiques à centres commerciaux…
J’éprouvais un certain dégoût. Pas envers ma famille. Je les aime trop.
C’est plutôt le fait de voir cette vie de banlieue s’activer devant mes yeux qui me dérange, je crois.
Et je ne veux mépriser personne ici. Je ne suis pas rendu là. Je ne fais que constater pour l’instant.
Ce n’est pas différent d’ailleurs. Et pas juste dans les banlieues. Chez nous, on a développé un immense centre commercial pour voitures. C’est le Marché Central. C’est pas à Brossard ou à Laval. C’est à Montréal même.
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