10 mois. À Paris. Pour voir si Paris bat toujours la mesure. Et comment elle battra la mesure de mes émois. Pour voir quelle chanson s'envolera dans le ciel de Paris. Pour voir si Paris s'éveille à 5 heures. Pour voir si je saurai écrire sur Paris sans chansons.

Tuesday, December 13, 2005

Prélude

Tout ça aurait été comme une prélude à une histoire comme Before Sunrise, le film sublime de Richard Linklater avec Ethan Hawke et Julie Delpy. Mais le reste ne s’est pas produit. Tout simplement parce que ça ne se fait pas.

J’attendais mon deuxième autobus de nuit avec d’autres gens qui devaient sûrement attendre leur deuxième eux aussi. À Paris, c’est rare d’avoir la chance de prendre un seul autobus qui t’amène près de chez toi d’un coup. Vives les correspondances, le jour comme la nuit.

J’espérais que l’autobus ne tarde pas trop pour que je puisse aller me gaver l’estomac dans un de ces stands à crêpes ou à sandwiches ou même un Mcdo, ou pire un KFC près de chez moi. Ça ferme d’habitude à 2h00. J’avais vraiment la dalle après la soirée passée chez Hugues, l’électricien-éclairagiste avec qui je m’entends très bien.

Elle était là à attendre, découragée et anxieuse. Elle avait fait tous les arrêts du carrefour où s’arrêtent les nocticiliens (autobus de nuit) et n’avait jamais trouvé l’arrêt du numéro 2, le même autobus que je devais prendre. Les gens qui attendaient avec moi lui indiquèrent un autre arrêt pour prendre cet autobus. Du coup, j’ai eu un doute, car j’étais convaincu d’attendre au bon endroit. Je lui ai donc proposé de chercher l’arrêt avec elle.

Mais elle était tannée de chercher l’arrêt. Ça faisait 40 minutes qu’elle cherchait. Et elle devait prendre un autre autobus à la place de Clichy qui est à côté de mon appartement. Je lui ai offert de prendre un taxi en lui assurant de ne pas s’en faire avec ses maigres 3 euros qui lui restait dans sa poche. Elle a accepté avec gêne et bonheur.

L’autobus est arrivé avant qu’on ne trouve un taxi. Du coup, ça ma réjouit de ne pas avoir à payer 6 euros pour un taxi. Je l’aurai payé, mais c’est ça en moins.

Le trajet était sans faute. Bonnes discussions et rires présents. Luna. De Naples. À Paris, en Erasmus. 22 ans. Aurait voulu étudier en cinéma, mais présentement en relations internationales.

Arrivés à destination, on s’est salué et on s’est échangé trois bises. « Tu es vraiment sympathique et c’est rare de rencontrer des gens comme toi. Merci beaucoup, beaucoup. » Je suis reparti avec cette scène importante de Before Sunrise où Ethan Hawke fait une proposition de fou à Julie Delpy.

J’y ai repensé et l’idée me faisait sourire, mais jamais je me suis arrêté pour me donner la possibilité de revenir sur mes pas et lui faire une proposition de ouf. Je ne voulais pas, il y a Émilie que j’attends.


En parlant de Before Sunrise, le prochain film où on voit Ethan Hawke, c’est Lords of War, du réalisateur de GATTACA, Andrew Nichols. Et d’après le générique du début que j’ai pu entrevoir « illégalement », c’est épatant, tranchant et excellent.    

1 Comments:

Blogger Mili said...

Tu as du culot...

12:10 PM

 

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