10 mois. À Paris. Pour voir si Paris bat toujours la mesure. Et comment elle battra la mesure de mes émois. Pour voir quelle chanson s'envolera dans le ciel de Paris. Pour voir si Paris s'éveille à 5 heures. Pour voir si je saurai écrire sur Paris sans chansons.

Tuesday, February 21, 2006

L'Angleterre d'Emilie


Il n’y a rien de mieux que de brancher de la musique à ses oreilles pour que disparaisse quelque peu la tristesse d’un départ à l’aéroport. Du moins, ça marche pour moi. On trouve toujours un chanteur plus déprimé que soi. Comparée à celle de Monsieur Mono ou de Thom Yorke de Radiohead, ma grisaille paraît beaucoup plus colorée. Quoique que cela dépende du « mood » dans lequel on veut être… parce qu’au fond, si j’avais voulu, ils auraient pu me faire brailler avec leurs tounes « Tout autour de moi » ou « Exit Music ».

Tout ça pour dire qu’une fois de plus, j’ai dû quitter les bras d’Émilie pour revenir et retrouver mon quotidien de Paris.

Pendant dix jours, j’étais en Angleterre. À Sheffield plus exactement, décor du film « The Full Monty » et localité des « Artic Monkeys », le groupe de rock de l’heure en Angleterre. On m’a aussi dit que c’est la 4e ville en importance démographiquement, mais il n’y a aucune corrélation positive à faire entre le nombre d’habitants et le niveau de « choses à faire »… Mais je m’en fous. J’étais à Sheffield pour être avec Émilie.

Emilie


Depuis la création de ce blogue, je me suis souvent retenu de parler d’Émilie. Comme si je n’arrivais pas assumer sa présence… Peut-être parce que je croyais difficilement à cette relation amoureuse à distance, qui tient le cap malgré tous mes tourments et interrogations, et que d’en parler dans cette espace embrouillerait trop mes souvenirs. Comme si je me permettais de faire du montage et d’évacuer toutes les scènes trop « downer ». Parce que j’ai peut-être peur. Pas peur que ça ne marche pas, mais peur que ça marche, cette relation… Tsé, si ça marche, ça demande des efforts… Le gars frivole et distant veut finalement garder ce point de repère au lieu de laisser tout s’échapper de ses mains comme il a l’habitude.

Avant le voyage à Sheffield, j’arrivais toujours à rester distant d’elle. Le fait d’entendre sa voix au téléphone me réjouissait, mais aussitôt l’appel terminé, l’écho de nos conversations fondait rapidement et aucune image ne s’imprégnait véritablement dans ma tête. Maintenant que j’ai vu sa maison, sa rue, sa petite cuisine, son lit, son garde-robe, sa ville, son supermarché, ses amis, bref, son quotidien, une multitude d’images défilent constamment dans ma tête. C’est beaucoup plus facile de s’attacher à des images réelles qu’à des « images imaginées ». C’était le déclic nécessaire, ce voyage.

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Aeroport d'Orly de Paris

L'Angleterre d'Emilie vu du ciel

Le City Hall de Sheffield vu d'un autobus à 2 étages


Quelques clichés.

Lorsqu’on met les pieds en Angleterre, tous les clichés maintes fois répétés viennent immédiatement nous accueillir. J’étais a priori venu en Angleterre pour voir Émilie et du coup, je ne m’étais pas préparé à la réalité anglaise.

On roule à droite ou à gauche, je ne m’en souviens plus, mais on roule vraiment à l’envers. Pendant un moment, le fait que les voitures étaient conduites par des personnes invisibles me tracassait jusqu’au moment où j’ai aperçu le volant à droite d’une voiture arrêtée.

La différence de « poids » entre la France et l’Angleterre est très notable comme me le faisait une amie sur son blogue : on est plus gros là-bas. On comprend en comptant le nombre de vendeurs de Fish & Chips et de Southern Fried Chicken et l’espace qu’occupent les repas congelés dans les supermarchés (quoique là dessus, je ne suis pas sûr que ça influe sur le poids…). À Paris, il y a beaucoup d’endroits où on sert du fast-food. La différence avec l’Angleterre où l’alimentation ressemble à celle des Nord-Américains, c’est qu’il y a beaucoup de junk-food. Étant donné que je ne réussirai jamais de ma vie à prendre de poids, je ne m’en suis plaint… Hamburger et bière… miam!

Le soir, l’habillement des filles ici surprend beaucoup. Mini-jupe et décolleté sans manteau à 5 degrés celsius dehors lorsqu’elle sortent dans un pub ou en boîte. Je n’ai pas cherché à comprendre… l’explication de l’absence de vestiaire dans certaines boîtes de nuit reste une explication, mais encore là…

Il y a le charme anglais que je ne saurais expliciter. Leur façon de dire « Cheers » au lieu de « Thank you », les « Tata » qu’ils nous disent lorsque nous, nous disons « Goodbye », leur « Yes, love » ou « No, darling » au lieu des « Yes, sir » ou « No, m’am »…

Évidemment, il y a la bière et évidemment, je n’ai pas eu le temps de toutes les goûter. Lorsqu’on gagne un salaire en livre sterling, la bière se boit comme de l’eau. Comme dans beaucoup. Comme dans pas cher. Seulement, lors d’une journée de canicule, je préférais me tourner vers une bonne pilsner québécoise, car les bières anglaises ont beau être savoureuses, elles ne rafraîchissent pas beaucoup.

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Liverpool.

Plus j’y repense, plus que j’aimerais retourner plus longtemps dans cette ville. Non pas parce que c’est la ville des Beatles, mais parce qu’il y a une atmosphère qui me rappelle Montréal. Son port, son intense activité culturelle, sa scène musicale locale jouent sans doute un rôle de projection.

John Lennon

Liverpool..



J’aimerais retourner à Liverpool après 2008 lorsqu’elle portera le titre de capitale européenne de la culture. Lors de ma visite éclair avec Émilie, la ville s’y préparait visiblement avec le nombre considérable de chantiers de construction. Même sans ces nouvelles constructions, il y a quelque chose de vraiment trippant dans l’architecture de cette ville… peut-être l’accord entre les bâtiments historiques et les nouveautés contemporaines…

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Bonne nouvelle! J’ai finalement obtenu la bourse tant désirée depuis septembre. Le montant est de moitié de celle attendue, mais elle fait « crissement » du bien. Je peux souffler. D’une part, mes dépenses quotidiennes et parisiennes sont en majorité réglées et d’une autre part, il devrait m’en rester suffisamment pour voyager. Et même s’il ne m’en restait pas assez, ce n’est pas grave. Je m’endetterai! La chance… Ça donne plein de voyages! Je pars à Barcelone au mois de mars. Je rejoins Émilie à Sheffield (!) pendant les vacances de Pâques pour partir ensemble à Edinburgh et poursuivre seul mon voyage de 10 jours à Amsterdam. J’irai aussi à Londres une fin de semaine au mois de mai.
Pour ce qui est des projets de voyages, avec deux potes, on pense faire une excursion Prague-Bratislava-Budapest à la fin des cours en gardant l’idée aussi que ce serait génial d’être à Berlin ou à Munich pendant la Coupe du monde de football…
Ouf… Je peux me plaindre? Je ne trouverai sûrement pas le temps de visiter la France…

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J’ai atteint la moitié symbolique de mon séjour à Paris. 5 mois. Déjà. Je vois déjà la fin, mais il me reste l’autre moitié. Celle qui va défiler encore plus vite avec ses doses d’émotions fortes, j’espère. Comme les montagnes russes à La Ronde. La montée est lente, on fige un peu au sommet et après, tout est permis.

1 Comments:

Blogger Mili said...

Merci... beaucoup.
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3:52 PM

 

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