10 mois. À Paris. Pour voir si Paris bat toujours la mesure. Et comment elle battra la mesure de mes émois. Pour voir quelle chanson s'envolera dans le ciel de Paris. Pour voir si Paris s'éveille à 5 heures. Pour voir si je saurai écrire sur Paris sans chansons.

Tuesday, February 07, 2006

Note : cette entrée est longue à lire

Mon envie d’écrire est inversement proportionnelle à mon taux d’activité (culturelle, intellectuelle, amicale, etc.). Plus je fais de choses, moins l’envie de m’asseoir pour écrire est grande. Ce n’est pas le constat du siècle… hum… Quand on n’a pas le temps d’écrire, et bien, on n’écrit pas. Ça paraît évident et ma dernière semaine le montre bien. Pourtant, quand on fait plein de choses, on a envie de les raconter, non? Je suis toujours impressionné par ces gens en voyage qui réussissent à trouver du temps pour envoyer des e-mails longs comme ça relatant toutes les choses inimaginables qu’ils ont pu faire. Peu importe. Moi, j’écris trop lentement.

***

Je pourrais relater tous mes faits et gestes de ma semaine, mais ce serait beaucoup trop dense. Alors, je me contenterai de les synthétiser (j’essaierai). Ce sera un peu torchon comme manière de faire, mais au moins ça me permet de garder quelques fragments anecdotiques de cette semaine.

Rien ici n’est écrit dans le but de vanter quelque chose chez moi. Par exemple, si j’indique les heures tardives de mes dodos, c’est juste parce que c’est un moyen concret et facile pour montrer le genre de vie que j’ai menée… À l’adolescence, c’est le genre de truc que je faisais pour attirer l’attention, mais pas là.

***


Dimanche 29 janvier (réveil : 11h00 - coucher : 1h30)

La soirée « quiz » au Bombardier, plaisant pub anglais à l’ombre du Panthéon, est devenue une sorte de tradition lorsque le dimanche soir s’annonce morne. Quelques coups de téléphones et on se retrouve une dizaine d’amis à profiter du « happy hour » avant que l’horloge sonne les coups de 22h00, heure à laquelle le quiz commence.

On met tous 2€ pour participer et l’équipe gagnante remporte la cagnotte. Le quiz s’apparente à un génie en herbe. Il faut d’abord identifier des photos de personnages illustres, de publicités connues et des images de films. C’est la partie plutôt facile. Ensuite, on nous pose une trentaine de questions de culture générale. « Comment nommait-on la taxe sur le sel au Moyen Âge? », « Qui est le créateur de Linux ? », « Combien de partenaires un acteur X a eu dans un film Y? ». Le genre de questions qui te fait douter sur ta culture générale.

Certaines équipes réussissent à obtenir un pourcentage respectable de bonnes réponses dans les alentours de 70%. Évidemment, ce n’est jamais nous. On se contente souvent de rigoler de notre maigre 40% et c’est suffisant comme ça pour avoir une belle soirée. Quoiqu’il ne serait pas déplaisant un jour d’obtenir les quelques 125€ en jeu…


Lundi (réveils : 7h00, 7h15, 7h30, 7h45 - coucher : 2h00)

L’idée de suivre un cours intensif sur la modernité en peinture m’enchantait vraiment. Seulement, le mot intensif m’ébranlait un peu dans le sens que je devais être à la fac de 9h00 à 17h00 tous les jours de la semaine… Je n’ai pas souvenir de la dernière fois où j’ai dû me réveiller tôt comme ça pendant cinq jours d’affilée. Quel fainéant que je suis!
En soirée, j’ai bossé avec un collègue sur un projet de documentaire dans le cadre d’un cours à la fac. Un projet plein de tensions et de désaccords mais qui à la fin tiendra la route. Je suis souvent rabat-joie avec mes deux coéquipiers, j’en suis conscient. Seulement, de voir un des équipiers sans expérience aspirer à faire ZE documentaire m’irrite un peu. M’enfin… Ça avance bien malgré tout.

D’autre part, en mettant à jour la liste des films vus à Paris, je me suis rendu compte que j’avais atteint le chiffre symbolique de 100. Je ne sais plus si c’est énorme ou encore trop peu. Depuis deux semaines, ma fréquentation des salles de cinéma est en baisse. Ça signifie peut-être que j’ai d’autres choses à faire…


Mardi (réveil : 8h00, coucher : 2h00)

La perspective de (re)visiter le musée d’Orsay en compagnie d’une professeure en histoire de l’art me motivait beaucoup. En général, j’aime bien visiter les musées, mais au bout d’une demi-heure, je me lasse. Non pas parce que la majorité des œuvres ne sont pas intéressantes en elles-même, mais plutôt parce que sans contexte et explication, elles me paraissent vides. Question d’appréciation. Regarder un tableau de Manet en connaissant sa technique picturale par exemple devenait beaucoup plus passionnant.

Après cette visite, je me suis retrouvé avec Aimée, une amie de Montréal fraîchement arrivé à Paris. Elle étudie dans le même programme de communication à l’UQÀM que moi et sera ma voisine de quelques rues! Le café des Deux Moulins, malgré ses airs touristiques, sera souvent notre point de rencontre pour s’enthousiasmer de nos présences à Paris. 3 minutes de marche, bière et café pas plus cher qu’ailleurs et toujours ce petit et à la limite cul-cul « Ah… Amélie Poulain! ». J’assume.

Cette journée de mardi marquait surtout le spectacle que donnait une de mes artistes québécoise préférée, Marie-Jo Thério.

On était une trentaine de personnes dans cette petite salle du Ciné13 située sous le Moulin de la Galette à Montmartre. Sur scène, un petit bout de femme impressionnante par son énergie, sa folie, sa sensibilité, sa sincérité, son registre vocal. C’était un véritable volcan d’émotions qui jaillissait. J’étais charmé d’avance et mon amie le fut durant les courts 75 minutes qu’a duré le concert. Je retournerais la revoir tous les soirs qu’elle est à Paris si ce n’était que du coût des billets à 15€.


Mercredi (réveil : 8h00, coucher : 6h30)

J’avais acheté quelques bières à 45 centimes à l’épicerie ED d’à côté de chez moi en prévision de la soirée que j’allais passer en compagnie de Hugues chez lui. Plus tard, je suis allé au Canal de l’Ourcq prendre quelques clichés photographiques de la jolie et fine glace qui recouvrait le canal, conséquence de la vague de froid.








À côté de ce Canal se trouvait une autre épicerie ED. J’ai pensé qu’il serait bien d’acheter quelques saucisses pour combler notre fringale post-minuit. J’y suis entré et ressorti aussitôt parce que j’en trouvais pas. À la sortie, le gardien de sécurité (il y en a toujours un à la sortie de n’importe quelle épicerie! – au Québec, il n’y en pas - et simple constatation, j’ai l’impression qu’il y a un critère de sélection favorable aux Africains) m’a retenu et fouillé mon sac à dos. Que retrouve-t-il? Un sac d’épicerie ED avec des bières à 45 centimes et quelques sachets de nouilles chinoises qui provenaient du chinatown de Belleville! L’agent ne voulait pas croire à mon histoire! Il a demandé à un commis de retrouver sur les tablettes les nouilles et questionné la caissière si elle m’avait vu payer les bières. Finalement, on m’a relâché et j’ai pu me diriger chez Hugues.

On m'a initié au jeu japonais de GO. ça tombait bien, depuis que j'ai vu l'excellent film "Taste of Tea", je voulais m'y mettre. Hugues et son pote Tom aiment bien passer leur soirée là-dessus.

Les deux mecs sont fans d'arts martiaux.


La coloc de Hugues, Mathilde, pratique aussi un art martial. Soirée de fous....


Jeudi (réveil : 12h00 - coucher : 3h00)

(Re)Visite éclair de l’exposition Big Bang au Centre Pompidou. La disposition des œuvres est assez déstabilisante car pour une des rares fois, l’accrochage ne se fait ni par ordre chronologique, ni par artiste. Ça change les perspectives.

On me parlait souvent de l’atmosphère sympathique des bars du côté de Bastille, mais je n’avais jamais eu l’occasion d’y aller. C’était soir de première. Cool. De toute manière, lorsqu’on est bien entouré, on ne peut pas se plaindre. Depuis quelques semaines, mon groupe d’amis s’est façonné. C’est rassurant et bien trippant.


Vendredi (réveil : 8h00 - coucher : 7h00)

On s’était parlé la veille de se faire une soirée vidéo où on projetterait nos films réalisés. Ça s’est déroulé chez William et finalement, il n’y a eu que mes films.

Durant la journée, j’étais évalué pour mon cours de modernité en peinture par une présentation orale. Plusieurs le savent, j’abhorre parler devant des gens et cette idée me stressait au point où je pensais devoir échouer le cours. Finalement, je n’ai ressenti aucun papillons au ventre ni de ces dérangeants battements de cœurs que j’ai l’habitude de ressentir et tout s’est bien déroulé.


Samedi (réveil : 12h00 coucher : 3h00)

À 13h30, un coup de téléphone me rappelait que je devais déjeuner avec mes collègues du cours de documentaire. Par chance, c’était à 5 minutes de chez moi. En estimant la rencontre à deux maximum, je pouvais prévoir me recoucher un peu avant d’aller voir la pièce A & C du Québécois Lewis Furey au Théâtre de la Ville.

J’avais lu sur Cyberpresse.ca qu’à la première de mardi, un quart des spectateurs ont quitté la salle durant la pièce. Le soir où nous étions, ils étaient plus d’une centaine à quitter sur un public de mille personne. Ils avaient en quelque sorte raison de partir. Mon amie et moi sommes restés par simple respect pour les comédiens. Nous ne devions pas être les seuls.

Car cette comédie musicale mêlant théâtre, danse et chanson m’a laissé très, très perplexe. Long : Une heure aux deux personnages à mourir alors qu’on pourrait faire ça en 15 minutes. Pop poche : Parfois, j’avais l’impression que les chansons sortaient du Roi Lion. Spasmes : chorégraphie songée ou simple n’importe quoi? Etc. Etc.

Bref, ça ne nous aura coûté que 11€. Et ça nous aura fait voir ce qu’est le public parisien.



Dimanche (réveil : 10h00 - coucher : 7h30)

Le match du Super Bowl devait couronner une semaine chargée en « couraillage à gauche et à drette ». Finalement, il n’y a pas eu de party du Super Bowl, seulement un party tout court.
Fred, notre hôte, nous avait assuré que son téléviseur captait France 2 qui présentait pour la première fois « gratuitement » (puisque c’est une chaîne publique) le Super Bowl. À 15 minutes avant le début, on s’est rendu compte que son téléviseur ne captait aucun poste public pour une raison encore inconnue à ce jour.

On s’est démené pour trouver le match sur Internet et on a dû se contenter de la radio. Au bout d’une demi-heure, plus personne n’écoutait le match.





Voilà. En résumé.

0 Comments:

Post a Comment

<< Home