10 mois. À Paris. Pour voir si Paris bat toujours la mesure. Et comment elle battra la mesure de mes émois. Pour voir quelle chanson s'envolera dans le ciel de Paris. Pour voir si Paris s'éveille à 5 heures. Pour voir si je saurai écrire sur Paris sans chansons.

Thursday, March 30, 2006

Comme un email

Création de cette entrée : 20 mars
Fin de cette entrée : 30 mars

L’entrée du 20 mars commençait comme ceci :

« Comme un email

Je me sens vraiment comme en voyage, le genre de voyage où on court de ville en ville sans s’arrêter pour haleter l’air du temps. Je manque de temps comme dans un rush de fin de session.

Ce manque de temps me force à écrire rapidement parce que je veux garder par écrit ce qu’il m’arrive de ce temps-ci. Même si ça apparaîtra comme une énumération plutôt lassante des toutes les choses vécues ces jours-ci. Comme dans les emails collectifs qu’on reçoit des gens en voyage. On les lit rapidement sans trop se soucier des détails parce qu’on sait qu’il trippe et ça, c’est suffisant. Ou on ne les lit pas du tout parce que c’est trop long.

Par où commencer… Je ne sais trop plus. Et me remémorer toutes ces choses me demandent un effort inouï. Je me contenterai alors d’inscrire nonchalamment les dates et les événements. »


J’avais vraiment commencé à dresser la liste de tous les trucs que j’avais faits entre le 13 et 20 mars et avait l’intention de donner une description détaillée pour tous les événements. Finalement, je me contenterai d’un style télégraphique.

13 mars : Dobacaracol à la Flèche d’or. Avec Aimée, Marie-Ève et Birgitte. Salle très belle, spectacle spectaculaire.

14 mars : Documentaire à continuer. Ça traîne.

14 mars, au soir : Spartacus. Occasion de voir ce chef-d’œuvre de Kubrick en version 70 mm. Finalement, coûte trop cher (9 euros) et ma carte bancaire est refusée. Des amis sont allés et ont été impressionnés. Me suis contenté d’un film douteux chez moi.

15 mars : Réveil tôt. Attente de 4 heures pour avoir des billets pour Franz Ferdinand. Cette fois, je n’étais pas seul. Aimée (prendrai plus de temps un jour pour parler de cette comparse de fac de Montréal) et 3 Norvégiens, Tuna, Birgitte et David. Trouvé un billet par terre après avoir reçu les nôtres. Le chum de Aimée en sera l’heureux bénéficiaire.

16 mars : Travail au salon international du tourisme de Paris. Appelé la veille en urgence pour remplacer quelqu’un. Travail de salon : distribuer des dépliants, répondre aux questions et vendre le Québec. Très bon salaire.

16 mars, au soir : spectacle de Franz Ferdinand. Durée du spectacle : 45 minutes top chrono. Délirant! Après spectacle, nous avons été dans une soirée de courts-métrages assez douteux dans un endroit étrangement abandonné du 13e arrondissement. Ça fait son charme. Les films étaient pour la plupart du grand n’importe quoi, mais nous nous sommes amusés.

18 mars : party norvégien. Si je n’avais pas été fatigué, j’aurais volontiers prolongé cette scène. Sur une terrasse au 7e étage d’un immeuble dans le 18e, le Sacré-Cœur illuminé en fond d’écran, une guitare et une dizaine de gens chantant pendant que d’autres dansaient à l’intérieur.

Pendant ce temps, à la fac :
Les cours ont été suspendus cette semaine à la suite d’une décision du conseil administratif : l’université reste ouverte, mais pour créer un espace de discussion, un forum comme ils disent ici. Les profs peuvent se présenter à leur cour, mais n’ont pas le droit de donner de la matière; ils sont là pour discuter du CPE. Autrement dit, il n’y a pas de cours et ça fait le bonheur des paresseux.

Wednesday, March 29, 2006

Wow! Je suis trop fort!

Il me semble que ce n'est pas la première fois que ça m'arrive... Soit que je vérifie quarante fois ou soit que je ne vérifie pas du tout...

8h35. C'était l'heure que je pensais où l'avion partirait de l'aéroport de Girona... PAF! C'est l'heure d'arrivée à Paris! François, lui, a pu partir vers Paris via Stockohlm! Il est parti ce matin à 10h30 et on arrive à peu près en même temps à Paris! Je reprends l'avion ce soir à 20h00.

Je me retrouve donc dans Girona la ville médiévale à chanter des tounes pas possibles pour passer le temps tout en marchant. Par chance, j'ai croisé un superbe musée du cinéma.

Ç'aurait pu être pire. Le vol de ce soir aurait pu être plein et j'aurais alors eu à attendre jusqu'au lendemain....

Bon, c'est ça Paul, continue à chanter et ne lâches pas! Demain, c'est jour de tournage!

Tuesday, March 28, 2006

Ah la grève...

Je pensais pouvoir assister aujourd'hui à la manif monstre organisée à Paris... mais je suis encore à Barcelone!

Je me suis présenté à l'aéroport hier soir pour constater que mon vol était annulé à cause de la grève contre le CPE! Après 45 minutes d'attente, j'ai pu reporter mon vol au mercredi matin... Et dire que l'aéroport de Girona est à 1 heure d'autobus de Barcelone!

Francois devait partir ce soir... son vol est aussi annulé. Il a tenté d'appeler la compagnie RYANAIR afin de modifier son vol, mais nada... Alors, le voilà parti à l'aéroport sans bagage, juste pour pouvoir changer son vol! Un beau trajet de 2 heures!

Sentant un petit regain de vie après avoir été malade toute la fin de semaine, je vais profiter du soleil et de la plage.....

Saturday, March 25, 2006

Bon. Finalement, toujours pas le temps.

Je suis à Barcelone, le soleil rayonne à en faire des jaloux, il fait chaud, le monde est beau, mais je suis malade! Je pensais prendre le temps ici pour mettre à jour mon blogue, mais je crois bien que ca ira à mon retour sur Paris.

Deux semaines que je n'ai pas parlé, pourtant ce n'est pas les choses qui manquent. Je mets donc une photo juste pour dire que mon blogue n'est pas vide.














Désolé....

Thursday, March 09, 2006

Un autre.

Cet après-midi, l’ami William est parti vers l’Écosse travailler quelques mois. Un autre qui part et qui me rappelle que dans 4 mois, moi aussi, je ne serai plus à Paris.

Ça me vraiment chier qu’il soit parti. Merdre. Mais c’est ça les amitiés de voyage. Au moment où tu t’entends le mieux avec quelqu’un, il s’envole.

Je peux toutefois me réjouir. Il va probablement s’installer à Montréal en septembre pour étudier… et pour fouairer avec tous mes chers amis!

Salut l’ami!


Grève!

Mardi 7 mars

Selon les observateurs, on était plus de 100 000 personnes dans les rues de Paris. C’était incroyable! De la place de la République à la place de la Bastille, c’était noir de monde… Comme dans la chanson des Cowboys Fringants, la « Manifestation » s’est terminée sous « la pluie froide du mois de mars ».


Monday, March 06, 2006

Plus ça change plus c’est pareil

Lundi 6 mars



Lundi matin, une immense barricade faite de tables et de chaises s’érigeait devant le seul accès aux salles de cours, nous forçant ainsi à rester dans le hall d’entrée et à participer à l’assemblée générale. C’est grève lundi et mardi. Ça m’embêtait un peu car le cours que je suis le lundi matin ne se donne qu’une fois par deux semaines… mais bon. Une journée de congé, ça ne se refuse pas. Du coup, ça m’a permis de mieux comprendre le mouvement de protestation contre les CPE (Contrat de première embauche). Il y a de quoi râler. Conçus pour favoriser l’emploi des jeunes de moins de 26 ans, ces contrats de travail d’une durée de 2 ans ont beau présenter plein d’avantages, ils permettent quand même aux patrons de virer un employé sans le besoin de présenter de motif. C’est n’importe quoi! C’est un peu vite dit, mais l’essentiel de la colère repose sur ce point.

**

Qu’on soit à Paris ou à Montréal, les assemblées générales étudiantes se ressemblent tous. Elles s’éternisent et les intervenants remâchent le discours du précédent.

J’irai me faufiler dans la manifestation d’aujourd’hui juste pour voir que quoi ça a l’air. Drôle. Il y a un an presque jour pour jour, j’étais à la fracassante manifestation étudiante à Montréal où nous étions près de 100 000. Aujourd’hui, je vais faire le mouton. Juste pour voir de quoi ça a l’air.

Sunday, March 05, 2006

Dimanche sur Paris



Parfois j’ai l’impression que je suis préprogrammé pour toujours choisir la mauvaise option.

Au supermarché, je me positionne quasiment tout le temps dans la file la plus longue. Dans la rue lorsque je croise un passant, je choisis inévitablement le mauvais côté; je dois me reprendre à trois fois avant de pouvoir le contourner. Lorsque j’évalue le moment où je dois traverser une rue, je dois aussi me reprendre à trois fois avant de pouvoir traverser. À pied ou à vélo, je prends souvent de bien drôles de direction pour arriver à un point.

Mais ça, ce sont des trucs banals et si ça pouvait rester là, ce serait bien. Et bien non… Parfois, il y a des choix qui font chier.

Dimanche matin, je devais me réveiller à 6h30 pour visiter les châteaux de la Loire avec François. Je me suis réveillé à 7h15… l’autobus partait à 7h30. Oublies ça. Texte Frank ta gêne, ta désolation, tes excuses et pense au 50€ que tu viens de perdre dans ton lit.

Mais tout ça s’explique par mes mauvais choix (et mon irresponsabilité!). 1) J’aurais dû quitter plus tôt la fête organisée chez les Norvégiens, même si jouer de la guitare pendant des heures est exaltant. 2) J’aurais dû en arrivant chez moi me coucher presto au lieu de me préparer un menu matinal (trop copieux pour l’heure). 3) J’aurais dû dormir après avoir mangé au lieu de décider de faire une nuit blanche pour ne pas avoir à me réveiller.

Merdre.


**

Bon. Une fois le constat de ses bêtises, on peut s’apitoyer sur son sort, tout dramatiser et agir en conséquence : se barricader chez soi, maugréer contre tout et contre rien et peut-être tout oublier avec des somnifères! J’ai décidé de faire autrement et cette fois-ci, ça s’est avéré une excellente décision.

Dimanche resplendissait dehors. Je ne me rappelle pas du dernier dimanche ensoleillé où j’étais à Paris. Ça faisait du bien. Un coup de fil et je me retrouvais sur l’île de la Cité en compagnie de Birgitte, une amusante Norvégienne rencontrée mercredi dernier.

Initialement, on voulait profiter de la gratuité des musées le premier du dimanche du mois en allant visiter la Sainte-Chapelle. L’interminable file d’attente nous a découragé. On s’est rabattu sur le Centre Georges-Pompidou et l’exposition Big Bang que j’ai vue et revue, mais qui me plaît à chaque fois. Et Birgitte ne l’avait jamais vue.

Après deux heures, la faim nous a montré la sortie et nous a mené à partager un plaisir secret : le McDonald. Je ne peux m’empêcher d’aimer ça malgré tout ce que je sais… Comment arrêter d’aimer ça ou comment aimer ça sans se sentir mal…? Telle est la question.


Soirée novégienne autour d'une guitare et d'un portable

Notre-Dame vu du Centre Pompidou

Ten Liz de Warhol

Nues

Une salle à manger idéale : celle de Kandinsky

Art moderne!

Dernier étage du Pompidou




**

En soirée, je me suis retrouvé chez la fille du chef de l’opposition du Cambodge. Weird. Mais cool.

**

Saturday, March 04, 2006

N'être nulle part qu'ailleurs

Finalement, après un mois de tergiversations, j’ai rencontré Marie, une sympathique Québécoise qui était tombée sur mon blogue en préparant son séjour à Paris. Elle va à la même université que moi et surtout, il s’avère qu’elle est la copine de Kevin, un gars avec qui j’avais fait la fête quelques fois.

Cette première rencontre aurait suffit pour que j’écrive quelque chose sur le blogue.

Mais après cette bière prise avec Marie, Kevin et François (avec qui je pars visiter Barcelone en mars) dans une cave enfumée près du Panthéon, j’ai rejoint William à St-Michel. Je pensais qu’on allait seulement prendre une bière entre gars, mais quelle fut ma surprise de me retrouver dans une fête de Norvégiens! Je devrais plutôt dire « de Norvégiennes », parce que sur la vingtaine de personnes, il n’y avait que trois ou quatres spécimens masculins du Nord! (NDLR : la « copine » de William est Norvégienne et a d’ailleurs vécu un temps au Cambodge…)

Une personne que je connais est présentement en stage en Finlande et il m’avait révélé sa déception face au mythe de la belle Finlandaise : les Finlandaises ne sont pas nécessairement toutes des déesses de la beauté. Ça, c’est la Finlande… Parce que pour la Norvège, c’est une tout autre chose!! Et au risque de rendre ma copine quelque peu jalouse, je le dis quand même : leur charme m’en a coupé le souffle.

Je pourrais continuer à en parler, mais il s’est passé quelque chose plus tard que je veux raconter.

À la fin de la soirée, William a décidé qu’il continuerait sa nuit chez sa belle, laissant son vélo libre. J’en ai profité pour le lui emprunter et vivre ma première expérience de vélo à Paris. La nuit en plus. J’en sautais de joie et je crois avoir échappé un petit « I feel good » aigu!

Les premiers coups de pédales furent enivrants et m’amenèrent à prendre quelques détours. Après tout, ce n’est pas un court détour d’une dizaine de minutes qui allait changer de quoi. En plus, ça me permettrait de découvrir de nouvelles rues.

Mais comme d’habitude, je me suis perdu. Et évidemment, je n’avais pas de carte sur moi.
De la place St-Michel, je connais très bien le chemin pour me rendre jusqu’à mon lit. Ça prend 35-40 minutes à pied, donc au plus 15 à vélo. Cependant, le détour que j’ai pris m’a conduit à paniquer une heure plus tard quand je n’arrivais plus à revenir à l’intérieur de Paris. J’étais à l’extérieur des portes de Paris, tournant en rond dans la ville de Pantin! Il n’y a rien à comprendre. J’avais juste l’impression que je ne prenais aucune bonne décision et que je n’étais nulle part qu’ailleurs. Même quand j’ai finalement abouti dans un endroit familier, je doutais encore du chemin à suivre.

Bref, ce fut une ballade d’une heure et demi marquante pour mes jambes. À un ou deux kilomètres de chez moi, j’ai dû descendre du vélo tellement mon entrejambe me faisait mal (je ne sais pas s’il y a un lien à faire, mais le vélo appartient à la mère de William) et parce que j’avais une cuisse endolorie par trop d’exercice physique soudain.

Cette mésaventure ne change en rien mon désir de m’acheter un vieux vélo usagé prochainement pour me hasarder dans les rues mouvementées de Paris. C’est trop bien le vélo en ville!