10 mois. À Paris. Pour voir si Paris bat toujours la mesure. Et comment elle battra la mesure de mes émois. Pour voir quelle chanson s'envolera dans le ciel de Paris. Pour voir si Paris s'éveille à 5 heures. Pour voir si je saurai écrire sur Paris sans chansons.

Monday, January 30, 2006

échappé belle...

J'ai eu vraiment peur en recevant ma note de mon partiel dans le cadre d'un cours intitulé Cinéma français des années 60, un cours que j'ai adoré. 6 sur 20! La catastrophe... Je n'y comprenais rien...

Le jour de l'examen, le professeur avait bien fait remarquer que chaque question pouvait être traitée en six ou sept lignes maximum. J'en ai écrit huit pour chacune des trois questions pour être sûr, mais je voyais tous ces Français qui ne se contentaient pas de ça. Pour une seule question, j'en ai vu plusieurs utiliser une page et demi!

6 sur 20. Je ne me sentais pas bien du tout... Me restait la note de mon travail de semestre qui pouvait encore sauver mon cours. Je devais obtenir 14 sur 20 pour ce travail, sinon c'était l'échec. Pour savoir mon résultat, il fallait attendre jusqu'à midi, le temps que le professeur finisse de corriger les travaux. Je n'arrivais plus à me concentrer dans le cours que je suivais en avant-midi... j'étais plus que satisfait de mon travail, mais encore là, il y avait un doute énorme face à la manière de corriger ici...

Du coup, je me suis rapellé que la notion des notes est différente de celle que j'ai l'habitude d'observer... Jamais je me serais satisfait d'un 60% au Québec alors qu'ici obtenir la moyenne, c'est-à-dire 10/20, est très bien vu, enfin je crois. J'en connais beaucoup qui se contente de la moyenne.

J'ai rencontré le professeur et discuté à propos de mon examen avant même qu'il me donne le résultat de mon travail de semestre. Il a ainsi admis que les gens qui n'ont écrit que six lignes par question ont été désavantagés, voire pénalisés, face à ceux qui ont "pris le temps" d'en écrire vingt. Il n'y a rien à comprendre... Depuis quand fonctionne-t-on comme ça? Peu importe, il a relu mon examen et m'a accordé la moyenne.

Finalement, avec le résultat de mon travail de semestre, le 6/20 aurait été tout de même suffisant pour obtenir la moyenne. Là, j'ai un peu plus que la moyenne... Mais ça fait drôle de dire que je suis soulagé d'avoir 12 sur 20 pour un cours...

Je n'essaie plus de comprendre... Je suis juste soulagé là... Allez! je retourne à mon cours.

Sunday, January 29, 2006

Du Palais de Tokyo au métro des Espagnols

De prime abord, j'étais supposé de me retrouver dans un party de fin de semestre organisé par un groupe communiste de l'université de Paris 8 où j'étudie. Pas parce que je suis militant gauchiste ou parce que je me sentais d'attaque pour débattre de politique toute une soirée.

Non. Pas du tout. C'était tout simplement parce que pour 10€, on pouvait boire à en être joyeusement malade. Je devais profiter de ce bar open avec des Espagnols de la fac.

Cependant, j'ai plutôt passé ma soirée au Palais de Tokyo où se déroulait une fête gigantesque. Et là encore, il y avait open bar, de 21h à 22h. C'était le point de rendez-vous où je devais, avec quelques amis québécois et français, rencontrer les Espagnols.

Le Palais de Tokyo, c'est in, techno et branché. C'est un musée d'art (très) contemporain et un plateau de création où art, design, mode, cinéma, danse et littérature se croisent. L'endroit où l'on peut arriver avec une perruque blanche, un veston en paillette et des pantalons bruns sans se faire mitrailler de regards dépassés parce que c'est excentriqement élégant. Evidemment, tout le monde n'est pas comme ça.

Pour cette soirée, les portes du Palais de Tokyo étaient grandes ouvertes. Suffisait d'attendre un peu en file pour profiter de la gigantesque fête gratuite. On devait être près de mille personnes, éparpillées un peu partout dans le Palais. On pouvait autant voir des musiciens tantôt rock indie tantôt électronique performer sur scène que s'amuser dans un énorme tas de journaux, qui est en fait une installation artistique éphémère. Ou bien sûr comme mon ami William, remarquer toutes ces belles personnes qui se tiennent dans ce genre de soirée.

Il était minuit quand les Espagnols ont décidé de poursuivre la soirée ailleurs. Dans un ailleurs beaucoup trop à l'autre bout de Paris. Nous avons décliné leur invitation, mais cela nous a pas empêcher de nous retrouver dans le même trajet de métro qu'eux.

Ah, ces Espagnols! Ils se tiennent en groupe de 15, envahissent un wagon, hurlent leur joie de vivre et dérangent inévitablement avec leurs chants de saoulons.

En les regardant aller, je n'ai eu aucune envie de poser de jugement sociologique, ethnologique ou quoique ce soit. Je me contentais d'esquiver un sourire et de les trouver agréables à regarder!

Tuesday, January 24, 2006

Systema, anniversaire et job en rafale.


Je me suis senti très seul lorsque les gens avec qui je passais le plus de temps cet automne sont repartis au Québec en décembre. Rosalie, Florence, Nicolas… Pendant un moment, recréer des liens avec des nouveaux gens s’avérait une tâche combien ardue. Je n’arrivais plus à comprendre comment on arrivait à se faire des amis. Je n’ai pas la réponse, mais j’ai maintenant des personnes avec qui partager mon quotidien.

*

Vendredi dernier, j’ai accompagné Hugues pour une session de Systema, un art militaire développé par un ex-militaire de l’Armée rouge. Tout est basé sur l’improvisation. Il n’y a ni règles, ni mouvements à apprendre. En gros, c’est ça. Mais ces trucs-là où il faut maîtriser et écouter son corps, briser ses réflexes naturels, je n’aime pas trop. Je n’ai jamais été souple et flexible et je suis trop paresseux pour discipliner mon corps. C’était la première et la dernière fois. Cependant, je vais trouver un moyen d’activer mon corps amorphe parce que ça fait un grand bien.

Ah oui… Un des exercices consistait à se mettre au milieu d’un cercle de 6-7 personnes et de se faire taper dessus… J’aurais pu avoir des bleus et des côtes cassées, mais étant débutant, les gars m’ont plutôt caressé de leurs poings.

*

Un enfant dans un parc du 16e arrondissement


Élyse avait organisé une petite fête pour mon anniversaire dans sa somptueuse demeure du 16e arrondissement qui s’apparente à être un peu comme le Westmount-Outremont de Montréal. Sa mère, travaillant à la Délégation du Québec à Paris, s’est vu offrir cet appartement. Bref, c’est grand et cette famille est chanceuse.

J’ai proposé de faire le souper : sauté de poulet au cari-coco thaïlandais qui deviendra, à cause de l’absence de certains ingrédients, un sauté de poulet tandori-coco. Élyse avait invité des personnes, certains que j’avais déjà croisés ici et là, d’autres que je connaissais bien. Ce fut bien sympa de manger à l’heure des Français, vers 22h00 et tout le monde s’est bien amusé et mêlé au groupe quelque peu hétéroclite du début. Et puis il y a des amis chers de Montréal qui m’ont appelé. Cool.

Alice, Fred et quelques bras

William et François, deux bons jacks

Le souper

Fin de soirée: Alice, moi, Mathilde et Elise


*

Hier, je débutais ma carrière diplomatique à la Délégation du Québec à Paris… Ah! Ah! Je travaillais comme serveur dans les réceptions pour la première fois, grâce à Élyse encore. Rien de trop stressant, malgré la présence de 125 invités d’un club économique et du ministre québécois du développement économique. Remplir des flûtes de champagne, servir du San Pelegrino (cette eau gazeuse dont je n’apprivoise toujours pas le goût) et du jus d’orange, assurer un bar propre, etc.

Je travaille avec des visages connus. Élyse, William et François. À la fin de la soirée, on nous a permis d’ouvrir une traditionnelle bouteille de champagne pour fêter mon arrivée à la Délégation et on s’est gavé de petites bouchées. Sympa. On s’est organisé formellement des voyages. Avec François, j’irai probablement à Barcelone en mars. Avec William et Élyse, on ne sait pas trop. Prague-Vienne-Batislava? Moscou? Bulgarie? C’est merveilleux d’avoir des projets de voyage…

*

Il fait incroyablement beau à Paris depuis quelques jours. Du coup, aimer Paris me semble plus facile. Je vous embrasse.


Saturday, January 21, 2006

Montréal au printemps.

Une magnifique lumière matinale m’a réveillé. Je suis sorti pour la voir et sentir ses mouvements sur un samedi matin à la Place André-Breton.
Je ne pouvais demander mieux comme journée d’anniversaire.

Vous voyez ces premières vraies journées de printemps à Montréal? La neige qui a presque disparue, laissant un trottoir asséché, signe que finalement, on peut se remettre à nos running shoes. La lumière réanimante du midi qui te rappellent qu’au fond, l’hiver c’était une peanut et que les réjouissances estivales approchent. L’air frais qui emplie tes poumons, que tu inspires à l’excès parce que pendant 4 mois ça te gelait trop les narines.

Aujourd’hui de la rue Fromentin à la rue Mansart, ça respire Montréal au printemps. Sauf que je suis à Paris et que c’est encore l’hiver!

Tout ça est une prémisse formidable pour un bel anniversaire. J’ai fêté tôt ce matin avec Hugues, cet après-midi, je marche sur Paris, ce soir Élyse m’a organisé chez elle un souper avec des potes bien sympas, et cette nuit, je fête avec une délégation de Québécois… Pas mal, non?

Wednesday, January 18, 2006

Temps durs

Je me suis retenu tout le trajet pour ne pas pleurer. En arrivant dans ma cellule du 6e étage, j’ai éclaté en sanglots. Par écœurement. Ça libère un peu, mais il m’en reste encore beaucoup à l’intérieur.

Ça n’allait déjà pas très bien. Travaux d’équipes fouaireux, absence de motivation, solitude envahissante, temps maussade, fatigue, ascenseur en panne, remises en question, amitiés rares.

J’étais à la fac et pour me libérer un peu de ma déprime, j’ai écrit à quelques amis. Ça m’a apaisé quelque peu.

Mais il y a vraiment quelque chose qui s’acharne sur moi.

En entrant dans la station de métro, en face de la fac, deux gars aux tronches pas trop rassurantes s’approchent de moi. L’un deux veut écouter ma musique et moi je refuse. Alors, il ne se gêne pas pour m’arracher un écouteur pour la mettre dans son oreille. Pas de musique, je l’avais mis sur pause. Il me demande « gentiment » de remettre la musique à PLAY, mais je refuse prétextant un retard. L’autre type arrive et me force à lui montrer mon lecteur mp3… Je ne cède toujours pas et je tiens ferme mon lecteur. Le plus petit tente de l’ôter de ma main, mais ne réussit pas alors il me la mord et maintient ses dents enfoncées. Terrible le mal que ça fait. L’autre m’assène un coup de poing au ventre en me menaçant de me casser la figure. C’est plus pour m’effrayer que pour me faire mal. Mais je n’ai pas cédé. Et surtout, je n’ai pas tenté de les provoquer et de contre-attaquer. Ça aurait pû mal finir sinon.

Je ne sais pourquoi ils sont partis. Le petit a lâché ma main… Ça ne devait peut-être pas goûter bon. Ils sont allés rejoindre leur bande. Ils étaient cinq. Des voyous, des racailles, des cons. Mais surtout des enfants sauvages.

Tout cela s’est déroulé devant une trentaine de personnes. Personne pour m’aider. J’aurais peut-être dû crier… ou simuler une crise d’épilepsie.

Les traces de morsures ont disparues, mais les muscles du pouce sont encore endoloris.

Il est 18h00 et tout ce que j’ai envie, c’est de manger pour dormir le plus rapidement possible. Je déprime moins en dormant.

*

Le lendemain.

Je me sens beaucoup mieux aujourd’hui. J’ai entamé la trilogie des Back to the future avant de me coucher, des amis m’ont appelé, rassuré et fait rire. Une très longue nuit de sommeil (j’ai dormi presque douze heures) et me voilà de retour, la mauvaise humeur en moins.

Ce soir, je vais fouairer dans le divan de mon pote Hugues. Ça va être une autre stimulante séance d’échange culturelle. Noir Désir pour Jean Leloup, le cassoulet pour le pâté chinois, Sarkosy pour Charest et Harper, Les Bronzés font du ski pour Cruising Bar, les grèves des transports pour les grèves étudiantes.

Demain, je recommence ma tournée des cinémas. Depuis un mois, je n’ai vu qu’une dizaine de films au maximum! Il faut que je reprenne mon rythme d’avant les Fêtes pour pouvoir homologuer mon record dans le livre Guinness!

En soirée, j’attends un ami québécois, Al, pour faire une nuit blanche. Il arrive de Toulouse à 22h30 et repart pour Québec tôt le matin. On va courir partout dans Paris comme des adolescents en permission!

Vendredi, je me corromps au magasinage. C’est les soldes à Paris, une espèce de Boxing Day étiré sur un mois, car ici, il existe une loi qui limite à X nombres de jours la période des rabais substantiels (jusqu’à 50% d’habitude mais allant parfois jusqu’à 90%!!!). Ça s’passe deux fois par année et étant donné que je serai parti lorsque l’autre période de soldes débutera, alors je vais en profiter1

Et samedi, j’aurai 22 ans. Ce sera étrange. Mon anniversaire à Paris. Ouais, ça sonne vraiment génial et ça pourrait être génial. Mais… sans les amis proches pour la fêter avec moi. Par chance, il y a Hugues et Élyse. Et des Québécois de la cité universitaire. Ils ne sont pas au courant encore. On verra ce que ça donnera.

Sunday, January 08, 2006

Pause prolongée.

Je n'écrivais pas parce que je profitais de mon temps avec émilie. Elle vient de partir.
...soupirs...

Là, c'est les examens et les remises de travaux. Ce n'est pas grand chose, mais quand on vit dans l'oisiveté constante, le choc d'étudier et de rédiger un travail de 4 pages est très grand!

Alors je me mets en mode Réactivation cérébrale pour la prochaine semaine.

A +

Tuesday, January 03, 2006

Suite.

Réécrire sur l'incident du jour de l'an m'apparaît comme un exercice très ardu. Pas émotionnellement, je m'en suis bien remis. C'est qu'il y a tellement de détails comme si chaque action avait été figée sur une photo... j'en aurais des milliers de photos à trier. Et ça demande du temps. Pour l'instant, le temps, j'essaie de le consacrer à émilie. Elle repart dans moins d'une semaine et je viens déjà de perdre du temps parce que je suis à la fac et que le cours a été annulé.

Le compte rendu qu'émilie a fait de la nuit du 1er dépeint bien les événements. Alors voici et voilà.
http://miliasheffield.blogspot.com

Bonne année!

Monday, January 02, 2006

Si.

Si j'avais eu mes lunettes, je l'aurais rattrappé ce voyou. Mais elles se sont écrasées au sol au moment de l'impact.

Si j'avais eu des souliers adhérents au sol mouillé, je n'aurais pas échappé mon appareil photo. Mais je me suis retrouvé au sol et l'appareil photo fut enlevé par un autre vaurien.

Si je n'avais pas décidé de réagir si vite et de filer à toute allure vers le voleur, j'aurai épargné le genou d'un ami. Et le "plaquage" d'une amie, et la panique d'émilie, et la "queue de poisson" d'une fête.

Si j'avais joué les super-héros et tenté de confronter la bande de "racailles" qui m'a encerclé alors que j'étais au sol, je serais à l'hôpital en train de soigner des côtes cassées. Mais j'ai seulement eu quelques égratignures dûes à ma chute et eu la peur de voir les coups de pieds atteindre mon corps.

Si j'avais fait preuve d'un peu plus de prudence, je n'aurais pas sorti mon téléphone portable pour célébrer la nouvelle année avec la famille. Mais je ne suis pas un type qui pense à ces trucs là.

Si je n'avais pas été aux Champs de Mars pour voir la Tour s'illuminer, j'aurais encore aujourd'hui mon téléphone portable, mon appareil photo, mes lunettes en un morceau, un manteau et des pantalons propres.

Si je n'avais pas été là, je n'aurais probablement pas constater le fossé qu'il y a entre la délinquance de Montréal et celle de Paris. C'est terrible et troublant.

Mais bon, tout le monde va bien... Ca s'est passé et ç'aurait pu être plus dramatique. Et la demi-heure avant cet incident fut des plus agréables. Quand même... j'ai assisté au décompte à Paris.
au Champs-de-Mars "à Paris. A Paris, sur la terre, la terre qui est un astre." (1)

Les détails de cette nuit mouvementée se feront plus clairs demain.

à demain.

(1) Jacques Prévert, Le Jardin.