Pause
Ma Milie est à Paris pour 12 jours.
Pause de 12 jours sur ce blogue. Vous comprenez?
Merci.
A plus.
10 mois. À Paris. Pour voir si Paris bat toujours la mesure. Et comment elle battra la mesure de mes émois. Pour voir quelle chanson s'envolera dans le ciel de Paris. Pour voir si Paris s'éveille à 5 heures. Pour voir si je saurai écrire sur Paris sans chansons.
Ma Milie est à Paris pour 12 jours.
A raconter:
Il y a un mois, je traînais encore dans les rues de Montréal avec Benito, Lau et Milie.
C’est terrible le chaos qui règne ici à l’Université.
Histoire du Samedi 8 octobre
J’essaierai désormais de faire deux versions de mes entrées au blogue. Il y aura ainsi une version courte et une version longue. Je sais, j’écris beaucoup. Mais ça m’étonne de moi-même parce qu’écrire m’est très difficile et me prend beaucoup de temps. Et ça doit être comme ça pour vous aussi. Me lire vous est très difficile et vous prend beaucoup de temps.
Alors tout ce qui sera en gras fera partie de la version abrégé et le reste, et bien, ce sera les commentaires et détails.
Revenons sur ma fin de semaine.
TITRE:
J’aime Paris, je déteste Paris.
Ou
Les 400 coups de minuit
Ou
Boire et déboires
Ou
Le spectre de la tour Montparnasse
Samedi soir s’annonçait comme une scène de film un peu facile et simpliste mais combien agréable… Tour Eiffel illuminée, copains et copines « fouairant » dans le gazon, vin et chips (!) et saucisson, guitare… Bref, c’était formidable!
Vers minuit et demi, nous nous sommes séparés et j’ai décidé de rentrer à pied. La nuit est belle et ça ne me prendra que 45 minutes.
La plupart ne voulait pas rater le dernier métro pour aller dans un club. J’avais une guitare à traîner et la nuit était vraiment belle. Je devais marcher et prendre des photos sur trépied. Je suis resté quelque peu de temps encore à la Tour et j’avais une soudaine envie de cigarette. J’ai donc téléphoné chez Rosalie pour que son bel Anglais m’en file une. Mais surtout, je pourrais laisser ma guitare chez elle. Dit comme ça, j’ai l’air un peu profiteur et un peu mal élevé… mais Rosalie m’avait déjà offert d’aller déposer ma guitare chez elle et j’avais refusé. J’ai juste changé d’idée.
C’est en sortant de l’appart de Rosalie que tout a basculé vers le mélo-pathético-dramatique. J’avais oublié ma carte de Paris dans mon étui à guitare laissé chez Rosalie. C’est plus tard que je m’en suis rendu compte. C’est toujours plus tard qu’on se rend compte de ces choses-là.
Je prends dès le départ la mauvaise direction.
Si je vous dis que 3 bouteilles de vin ont passé dans mon gosier depuis le début de la journée, vous simplifieriez rapidement les choses. Mais j’étais très lucide et l’ivresse n’était qu’au tiers au rendez-vous.
Elle traînait là à côté d’un café. Le serveur a sûrement oublié de la rentrer. Je lui ai donc épargné un mauvais quart-d’heure le lendemain avec son patron. Celui-ci l’aurait sans aucun doute sermonné d’avoir laissé une chaise traîner dehors. Prenez ça comme une BA de ma part ou un simple emprunt. Vilain Paul.
Je la traînerai durant les 3 heures restantes que durera mon égarement sur Paris. 3 heures à marcher sans cesse avec un poids supplémentaire.
Je suis complètement déshydraté, j’ai terriblement soif et mon système digestif est en proie de crampes. Vilain Paul qui boit avec excès. L’alcool t’alourdit sûrement un peu les émotions à fleur de peau, mais au moins, elle t’enlève cette gêne que tu pourrais avoir à transporter une chaise sur ton épaule aux heures matinales. Et tu la veux cette chaise dans ton appart.
Je n’arrivais pas à atteindre la Seine, mais je me suis retrouvé dans le coin du Jardin du Luxembourg. De là, je savais où aller.
Soulagé, je profite d’une pause pour appeler Benoît à Montréal et par chance il était là et par deuxième chance Laurence aussi était là. Ils vont bien, alors je vais bien.
Je ne comprenais plus. Après d’autres longues minutes, je n’arrivais toujours pas à atteindre la Seine. Plus tard, j’ai abouti dans le 13e arrondissement, c’est-à-dire à n’importe où mais pas à la bonne place. Je m’arrête. Je suis complètement découragé. Mais je ne peux pas payer le taxi.
Finalement, j’atteins la Seine. Mais beaucoup trop à l’ouest. De là, j’en ai pour 1 heure de marche. Mais mes jambes ne suivent plus. Mais ma chaise est trop lourde.
Je continue quand même à marcher parce que le mécanisme est là. M’arrêter me fait mal. Marcher aussi, mais beaucoup moins.
Dans 45 minutes, les métros ouvrent, Paul. Attends. J’attends donc tristement sur ma chaise à l’entrée du métro.
Toute cette marche parce que je me suis toujours pas habitué aux rues de Paris. Elles ne sont pas droites, elles courbent un peu, mais juste assez pour te désorienter. Et il y a ces carrefours où tu choisis toujours la mauvaise rue sur 3 qui te sont offertes.
« Après le téléphone portable et l’ordinateur portable, voici la chaise portable. » de dire les gens. Mais je n’ai pas la tête à ça. Tout ce que je veux c’est de pleurer dans mon lit pour oublier ça.
***
Les grandes lignes de mon autre mésaventure
Il est près de 7h lorsque je me couche. Je me réveille à 10h pour aller voir ma famille à Vauréal et pour me faire couper les cheveux par ma cousine.
J’ai maintenant une coupe de cheveux « décalée ». Ma coupe était trop classique. J’ai laissé faire ma cousine. De toute façon, j’étais myope lorsqu’elle me les a coupés. Je n’aime pas trop, ce n’est pas moi. Mais mes cousins et cousines aiment.
Je reprends le train pour Paris, mais sans payer.
Le train partait dans 2 minutes quand je suis arrivé à la gare avec ma tante. Et on ne trouvait pas de billetterie à l’entrée où nous étions. Alors ma tante a glissé sa puce (un peu comme les cartes CAM aux tourniquets des métros de Montréal) et j’ai pu entrer dans la gare pour prendre le RER (le métro interurbain de Paris). Une fois dans le train, j’entend ma petite cousine m’appeler d’en haut. Elle veut sans doute juste me saluer une dernière fois. Plus tard, j’apprendrai qu’ils avaient déniché une billetterie et que si j’avais voulu (j’aurais en effet voulu), j’aurais pu me procurer un billet pour être sûr de ne pas me faire contrôler.
Mais bon. Je n’avais pas de billet et pendant tout le trajet, aucun contrôleur n’est venu.
Cependant, cependant, cependant. Une fois rendu à Paris, je me fais contrôler. Merdre. Je ne peux user de l’argument du québécois qui prend le métro pour la première fois, parce que ça ne tiendrait pas debout.
45€ à payer sur-le-champ. Pas de de liquide? Pas grave, les contrôleurs disposent d’Interac sans fil. C’est bien la technologie.
***
Oh, pendant que j’y pense, j’ai envoyé une première « batch » de cartes postales. Si vous n’en recevez pas d’ici une semaine, ne pleurez-pas. J’en enverrai d’autres. Et d’autres. Je ne vous oublie pas.
J'ai beaucoup de choses à vous raconter à propos de ma fin de semaine, une fin de semaine à oublier. J'en ai presque braillé.
On a beau dire ce qu’on voudra d’elle, qu’elle n’est pas si jolie que ça, qu’on la connaît trop, n’empêche qu’hier j’ai été émerveillé par elle.
Il y a deux personnes extraordinaires (!!) qui ont découvert la fonction COMMENTS... ça donne une certaine interraction au blogue et c'est vraiment agréable. Abusez-en! Réagissez! Discutez entre vous! Faites-vous de nouveaux amis!
Finalement, finalement. J’ai l’électricité dans mon 7m2!! Mon mini-frigo fonctionne! Je vais finalement pouvoir emmagasiner du fromage qui pue le crisse et plein de pâté d’entrailles pour commencer un jeu… Celui de voir combien de temps je pourrai tenir à manger seulement du fromage, du pâté et de la baguette! Budget oblige! Haha!
« Le plus difficile dans l’acte d’écrire, c’est de s’asseoir. » Je crois que c’est Marguerite Duras qui disait ça. Ça s’applique autant pour le dessin.
Le soleil me donnait une raison pour me réveiller ce matin. Et surtout pour sortir marcher. Sinon, je me serai encore loué un autre film. À première vue, je me trouvais con de voir autant de films au lieu de marcher et visiter Paris. À la cinquième vue, je me suis réconforté en me disant que j’allais étudier le cinéma et la meilleure façon de l’étudier, c’est de regarder des films.
Et Paris, j’ai toute l’année pour la visiter. Peu à peu, comme un casse-tête de 1000 pièces qu’on forme tranquillement, patiemment, quotidiennement.
J’allais dans Montmartre pour la première fois avec la ferme intention de dessiner. Inévitablement, tout était magnifique et le temps des hésitations entre les sujets de mes dessins, mon carnet à croquis restait blanc. À défaut de m’asseoir et dessiner, j’ai marché et visité. Ça m’a fait drôlement du bien. Je me suis souvent retrouvé dans des églises et suis resté béat une bonne demi-heure dans chacune d’elles. Je me sens terriblement bien dans les églises. Et c’est incroyable de réaliser que c’est la foi qui a construit tout ça. J’écrirai là-dessus un de ces jours.
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Il y a le Cinéma des Cinéastes à côté de chez nous. Ç’avait l’air un peu pompeux comme nom, mais plus c’est pompeux, plus j’adore.
On y présentait hier (dimanche) des films-documentaires sur Paris toute la journée. J’ai loupé la grande partie de la programmation, mais au moins j’ai pu me consoler avec la projection de 21h. Ça m’a donné une belle idée pour un film-souvenir sur Paris. Reste à me trouver un rechargeur pour la batterie de ma caméra vidéo que j’ai perdu avant de venir à Paris tout comme j’ai perdu mon lecteur mp3 avant de venir ici. Reste aussi à trouver la volonté de filmer sur le toit de mon bloc appartement… hum… J’aime bien grimper, mais sans l’attention de l’ami Benoît, c’est un peu risqué… Qui vote pour que j’abandonne l’idée de ce film? MOI!
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2046 : le film aux mille désirs
Ce sont des tableaux sublimes par la lumière scintillante, par la composition visuellement parfaite, par la volupté des ralentis, par la beauté des femmes, par la musique langoureuse qui s’y dégage… je ne continuerai pas davantage. On a déjà encensé ce film mille fois. à voir. De Wong Kar-Wai
Samedi
Jamais je n’ai eu des craintes de ce genre. Me faire attaquer aux petites heures dans des rues encore inconnues de Paris. Il était 5h30 et le petit groupe avait décidé que la soirée tirait à sa fin avec l’ouverture du métro.
J’avais marché toute la journée et n’avait utilisé qu’un seul billet de métro. J’aime marcher et ne pas utiliser plus qu’un seul billet de métro par jour.
Je voulais marcher et utiliser mes derniers billets de métro pour aller à l’école.
C’est avec réticence que Magy, une Québécoise qui connaît tout sur Paris, m’a indiqué le nord. Dans ma tête, je reculais moi aussi face à cette idée que je pouvais me retrouver face à un violeur d’yeux bridés dans la nuit. J’ai le cul immaculé et j’espère le garder ainsi.
J’ai donc décidé de prendre le premier métro avec quelques personnes. En marchant vers la Gare de St-Lazare, l’idée d’épargner ces remplaçables et derniers billets de métro de 1€ me collait obstinément à la peau. Finalement, rendu à la Place de l’Opéra, j’ai prétexté aux gens que je prendrai ce métro plutôt que le leur. Mentir pour ne pas les inquiéter.
J’ai vraiment eu peur. Une quinzaine de minutes me séparait de chez nous. Quinze longues minutes à songer à toutes ces fables urbaines où un petit bonhomme asiatique se faisait dépecer tout entier et clouer sur un mur. Mais je continuais tout de même à braver la rue, tuque à la tête pour contrer la froideur automnale, carte à la main pour avoir l’air encore plus perdu et vulnérable, envie à la vessie pour ajouter au stress, désordre dans l’estomac pour rappeler une soirée décevante, clés aux jointures pour affronter les fantômes de la nuit. Évidemment, je n’ai croisé personne à la dent longue, seulement des groupes de gens bien saouls et bien inoffensifs. N’empêche que l’inconnu fait peur quand même. Paris n’est pas mon Montréal. Je ne me suis pas encore approprié les rues, les lampadaires, la nuit, la confiance de Paris. Ça viendra.
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La nuit blanche s’annonçait trippante. J’espérais vivre ce que des amis de Montréal ont vécu pendant l’édition montréalaise 2005. Une nuit de folie où tout était permis.
Ça débuté par un souper chez Rosalie où j’ai cuisiné au hasard un rudimentaire couscous poulet-tomates. Vachement bon et réussi, ce qui me permet de revenir à leur appartement pour cuisiner. Elle et sa coloc n’aiment pas cuisiner.
Vers 22h00, on va rejoindre dans un magnifique appartement du 1er arrondissement Magy, une de leur copine de la fac de droit à l’udm elle-aussi en échange. D’ailleurs, je me retrouverai en fin de soirée dans ce luxueux appart-à-papa entouré de 7 personnes en fac de droit.
Nous sortons, Rosalie, Florence, Van Anh, Magy et moi, affronter la nuit blanche. Nous nous étions fixés comme objectif de nous rendre jusqu’à Sacré-Cœur pour voir la basilique illuminée de couleurs-Palais-des-Congrès-de-Montréal et surtout, parce que je voulais entendre le pianiste de Jazz Gonzalès attaquer les notes de l’orgue de l’église St-Jean-de-Montmartre. Une heure de marche à prévoir.
On s’est retrouvé au musée Georges-Pompidou où on a croisé plein, plein de Québécois. Tous en droit. Dont un gars que j’avais rencontré à l’OFQJ. Il a fallu une bonne demi-heure avant de décider le plan de la nuit. Finalement, on a opté en majorité pour du McDo et du vin chez Magy. Je croyais que ce n’était qu’une pause avant de reprendre la route. Mais non. Nous avons passé le reste de la nuit à parler autour d’une table et à manger du McDo. Je n’ai jamais vraiment embarqué dans leurs discussions. Je croyais à tout instant que nous allions repartir et profiter de cette nuit. Mais non. Voilà la déception. Une nuit blanche dans un appart alors que un million de Parisiens dansaient et trippaient dehors.
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Au ralenti.
Seul. Mais combien bien. Un vendredi soir à Paris. Sur Paris.
28 septembre.
Il pleut à Paris aujourd'hui. Enfin, pas vraiment. C'est une pluie fine et intermitente. Le genre de pluie qui est agréablement romantique lorsqu'on est deux. Comme dans les vieux films français en noir et blanc. Autour de moi, il y a plein de couple qui se laissent prendre au jeu. Après tout, je suis à Paris. Tout est toujours romantique dans ma tête.